Quelques instants de franche rigolade(Blague du jour : j’ai tellement peu de lecteurs que les graphiques de mes stats sont passées à moins de 6 sur l’axe des ordonnées)
Je me disais que c'était peut-être intéressant de vous expliquer une des meilleures façons de ne pas aller au boulot : s’évanouir. Et comme il vaut mieux le faire avant d'être arrivée au boulot, je dirais même plus : s’évanouir dans le métro.
Alors, évidemment, je suis débutante en la matière et je ne me suis pas vraiment évanouie. Je ne l’ai pas fait exprès non plus, j'imagne que ça viendra plus tard, quand je serai suffisamment dégoûtée de ne pas voir la lumière du jour entre 9h et 18h.
Comment ça se passe concrètement ? Prenez un métro bondé aux heures de pointe, d’autant plus bondé qu’un voyageur malade est annoncé Rue de la Pompe (non, ce n’était pas (encore) moi). En fin stratège, je m’étais placée dans les allées afin de ne pas risquer la compression, engendrant désagréments olfactifs et manque d’espace vital. Accrochée par un doigt à un bout de siège, je me balançais nonchalamment au rythme du wagon. Puis, un arrêt un peu prolongé à La Muette me fait penser que, quand même, j’ai un peu mal aux jambes à rester debout si longtemps. L’arrêt se poursuit et un sentiment de malaise s’empare de moi : bouffées de chaleur, vue trouble et respiration plus ample. Alors que le métro reprend, je chasse définitivement la pensée de rester dans cette rame pour les quelques stations qui me restaient à parcourir et je décide de descendre m’asseoir (ou m’affaler) sur le premier siège venu à la prochaine station (Rue de la Pompe pour ceux qui, comme moi, connaissent par cœur le trajet de la ligne 9). C’est d’ailleurs à ce stade que la vue trouble se transforme en voile gris. M'étant extraite du wagon, je me jette sur un siège et ça ne passe pas du tout. Je mets un peu de temps à réaliser qu’on s’agite à côté de moi. Le hasard a voulu que je descende à la même station et que je m’asseye sur la chaise voisine du « voyageur malade » annoncé auparavant, qui était en fait une voyageuse. Après coup, je me dis que j’ai quand même vachement bien réussi mon malaise. Tout était calculé sans même que je le sache. Je me demande aussi pourquoi ils ralentissent autant toute une ligne de métro juste à cause d’une nana qui a des vapeurs sur un quai. Enfin bref, je me dis que, si je m’allonge, ça va faire con, avec l’autre nana qui s’est vraiment évanouie, elle. Ben ouais, je veux pas passer pour une copieuse. Ce n’est que lorsque le voile passe du gris au noir que je me décide à faiblement agiter la main en direction d’un secouriste : « Euh… je me sens pas bien non plus… ».
Heureusement que j’ai insisté pour m’allonger les jambes en l’air. « Non, ne vous mettez pas par terre, c’est pas propre ! » M’en fous, je m’évanouis, tu crois que je choisis l’endroit ? En fait, j’ai plutôt l’habitude des malaises vagaux. En s’allongeant les jambes en l’air, ça passe instantanément. Le secouriste m’aide gentiment mais je suis déjà revenue sur terre. « Deux malaises en une fois, j’avais pas encore eu ! » Ha ha. Comme on me conseille de rester chez moi aujourd’hui, vient la question fatidique : « Et mon certificat médical ? ». Déjà bien ancrée dans la réalité je suis. On me suggère d’aller à l’hôpital pour passer des examens et avoir un avis de passage. Je suis donc embarquée en même temps que l’autre fille, au bras d’un pompier qui insiste pour aller boire un verre avec moi, tout en insistant sur le fait que plus personne n’est fidèle en 2008. Je n’ai visiblement pas assez de répondant, et il se rabat sur ma voisine de malaise, Elsa, qui a l’air nettement plus ouverte aux propositions: « Quoi, c’est un plan cul ? ». Je vous présente Elsa, 22 ans, pleine de bon sens avec sa gueule de bois de la veille: « N’empêche, j’aurais pu me faire vachement mal si je m’étais prise un pic en fer dans la tête en tombant ! ». L’aimable pompier décrétant que mon avenir était au couvent (sic) et qu’il n’y aurait pas de plan cul avec moi, il creuse la question avec la truculente Elsa: « T’as un copain ? » - « Ouaaaaais, euh, it’s complicated… (
NDLR : on sent l’utilisation intensive de Facebook) Nan, en fait, j’en ai pas. ». Vas-y mon gars, t’as une ouverture là. Une fois arrivés à l’hosto, Elsa va fumer sa clope en attendant le médecin. Moi je reste là les yeux dans le vague, à me demander ce que je fous là, persuadée qu’on ne me trouvera rien d’anormal. Et effectivement, après qu’on m’ait mis des électrodes sur tout le corps, qu’on m’ait piquée deux fois et qu’on m’ait demandé 35 fois si j’avais mangé ce matin et 54 fois de quand dataient mes dernières règles, rien d’anormal n’est détecté et je repars avec un avis de passage et la brillante conclusion que j’avais eu un malaise vagal.
De retour à la maison, j’ai dormi, j’ai fait des cookies et j’ai regardé Hana Yori Dango Returns parce que c’était tout ce que j’étais en état de regarder. J’ai ainsi découvert qu’il faut être dans un état second pour ne pas hurler devant Matsumoche (private joke inside : Matsumoche, c’est
Matsumoto Jun qui figure à la première place de mon top 50 des acteurs les plus moches).
Et puis j’ai regardé la pluie tomber du fond de mon lit, j’étais contente qu’il y ait du soleil quand je me suis réveillée et j’ai profité du calme de l’immeuble quand personne n’y est. J’ai un peu l’impression d’avoir vraiment fait quelque chose, en somme.
Vous retiendrez l’essentiel : métro bondé, voile gris qui devient noir, Elsa, pompier, électrodes et cookies.
Je crois qu’avec ces informations inédites, vous irez loin dans la vie. Bonne chance !