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09 septembre 2008


The Keyboard Chronicle

Je n’arrive plus à écrire. D’abord parce que ma vie n’est plus vraiment la mienne mais celle de mon employeur. A force d’y passer 9h par jour, je n’ai plus d’autre chose en tête.
Mais ma vie s’est aussi fondue avec Paris. Cette ville est un trou noir qui engloutit les raisons, la raison et les gens avec. Le métro vomit son quotidien de neurasthéniques et la routine ici, c’est de comparer les lieux de perdition les plus en vogue.
Je pourrais disserter longuement sur ce qui a fait de moi une parisienne (stressée, dépressive, prompte à la critique, je cours sans savoir pourquoi, j’ai à la fois peur et besoin du regard des autres et je me plains sans arrêt), mais je n’ai plus le recul nécessaire pour prendre les choses avec humour.

Amis lecteurs qui me lirez peut-être, j’ai perdu ma plume.

Difficile de résumer ces dernières années.
Tout a commencé quand j’ai décroché un travail d’assistante dans un certain cabinet d’avocats international dont je tairai le nom (s’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est qu’il faut se méfier des avocats). J’ai mis en forme des contrats de 200 pages d’une valeur de plusieurs millions d’euros, j’ai lu et rangé les milliers d’emails reçus par les avocats pour qui je travaillais, j’ai expliqué toutes les fonctionnalités du Blackberry, j’ai détaillé le contenu de dizaines de classeurs, j’ai réservé chez Fouquet’s, j’ai nettoyé les tiroirs et remplacé tous les stylos noirs par des stylos bleus. J’ai révisé ma façon de frapper aux portes, j’ai intégré 4 ou 5 programmes informatiques, j’ai appris par cœur les préférences gastronomiques et grammaticales de mes supérieurs, j’ai pleuré dans les toilettes, j’ai eu le cœur à l’envers à chaque « On peut se parler ? », j’ai eu peur de quitter mon poste pour 5 minutes. J’ai avalé des tonnes de sandwiches Class’Croûte avant de me tourner vers Soup & Juice, j’ai revu des pages entières de descriptifs, j’ai recalculé 10 fois les mêmes chiffres et j’ai facturé des milliers d’euros à de grands groupes internationaux. J’ai toujours demandé si l’on avait encore besoin de moi avant de partir. J’ai reçu des cadeaux et une carte signée par 30 personnes lors de ma démission après 1 an et 9 mois de loyaux services (furent-ils seulement bons ?). J’y ai laissé un bout de personnalité. Si je n’ai pas réussi à trouver ma place professionnellement, j’ai malgré tout réussi m’intégrer socialement dans une équipe de haut niveau. Huit mois après ma démission, je déjeune toujours avec d’anciens collègues et j’en croise encore d’autres par hasard.
Je suis maintenant assistante juridique dans une société de gestion de fonds depuis le mois d’avril. Toujours assistante mais indépendante. Le dynamisme et la discipline me manquent, mais je respire enfin.
Pourquoi ce vide alors ?
Mes envies créatives sont refoulées à l’intérieur de moi et je n’arrive plus à les extérioriser. Je me rêve une double vie où je serais artiste. Je ne dessine plus. Je m’exprime en bafouillant. Je me tais et regarde les autres faire semblant de vivre. Ca pourrait être drôle, d’observer les autres, mais je les trouve déplorables.

Avec ça, j’ai décrit 80% de ma vie depuis 2 ans et demi.
Les 20% restants sont un mélange de bonheur et de nostalgie. La vie de couple et les retours en Belgique.

J’ai plus de temps pour me pencher sur moi, alors c’est ce que je vais faire. Je n’ai pas de nouvelle plume sous la main, mais j’ai toujours un clavier.

# posted by Nocturnal Azure @ 4:30 PM

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