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13 septembre 2005


Je me sens particulièrement en verve, bande de petits veinards. Mais pas de bol, ce sera un post de belgicismes. Je dis "pas de bol" parce que ça risque d'être un tantinet incompréhensible pour mes lecteurs français pour qui tous ces mots bizarres ne restent que du... belge. Bon déjà, remettons les pendules à l'heure. Le "belge" n'existe pas. Il y a bien du bruxellois, du wallon, tout un tas de patois insolites et grandioses, encore tout un autre tas d'accents de toutes les régions/provinces/villages possibles et imaginables, mais le belge, non vraiment, ça n'existe pas. J'essaierai de ne pas tomber dans les gros poncifs du genre: vous trouverez des explications sur le "kot", par exemple, sur ce blog aux alentours de décembre 2003. Je considérerai que vous connaissez les bases, nous pouvons donc passer à une analyse plus détaillée, construite à l'aide d'une enquête envoyée à au moins une personne de nationalité française. Parce que voyez-vous, il est des belgicismes qui sont passés depuis belle lurette dans le langage courant. Ils sont d'autant plus vicieux qu'ils ressemblent à s'y méprendre à un bon mot bien français bleu-blanc-rouge. Voici de ces mots que décidément, je ne pourrai jamais me résoudre à abandonner (et qui me trahissent invariablement) :

  • Allez (à prononcer avec un petit "ï" en fin de mot pour plus de conviction: "alleï") : interjection utilisée à toutes les sauces. C'est LE mot du belge par excellence. Ca me vient tout seul, même si je sais que je m'associe automatiquement à Léon de Bruxelles en le disant. "Allez, mais arrête!", "Allez, tu dois pas t'en faire", "Mais alleïeuh!".
  • Clinche (une) : une poignée de porte. En vérité, je ne connais même pas d'autre mot pour désigner ce morceau de fer qui dépasse sur lequel on pose sa main pour ouvrir une porte. Une clinche, quoi! Et quand c'est rond, c'est plutôt un bouton de porte.
  • Cloche (une) : non non, pas une cloche d'église. Une cloche aux pieds. Ca fait BIEN mal quand on marche avec des hauts talons sur les pavés bruxellois. Ou alors quand on met des chaussures trop petites. Une ampoule, comme on dit en France. Dans les deux cas, le terme est mal choisi: ce genre de blessure ne sonne pas plus qu'elle n'éclaire une pièce.
  • Couque (une) : aaaaah, la couque du dimanche matin. Non, il ne s'agit pas d'une position du kamasutra propre aux belges, merci bien. Une couque, ça peut être un pain au chocolat (aussi dénommé "couque au chocolat"), une gosette, un pain aux raisins ("couque aux raisins"), un croissant ("couque de français", non je déconne), etc. Bref, c'est les sucreries qu'on trouve chez un boulanger. A noter que le "pistolet" remporte un vif succès en Belgique. Et là encore, il ne s'agit pas de braquer une banque avec, puisqu'il s'agit d'un petit pain. Un GROS petit pain. Un peu palichon, mais croustillant. Délicieux avec du beurre et des crevettes grises. A déguster avec la Mer du Nord en arrière-plan.
  • Crolles (des) : souvent utilisé au pluriel, parce que y'a pas beaucoup d'utilité à en avoir une seule. C'est-à-dire des "cheveux bouclés". N'empêche, j'ai toujours rêvé d'avoir de beaux cheveux crollés que j'agiterais langoureusement dans le vent.
  • Dikkenek (un ou une) : bon, d'accord, je sais bien que c'est un belgicisme. Mais impossible de trouver un équivalent français qui me satisfasse. Ce qui s'en rapprocherait le plus, ce serait "un prétentieux" (mais... juste non) ou l'expression "t'as les chevilles qui enflent!" (parce que le dikkenek signifie littéralement "gros cou"). Vous l'aurez compris, un dikkenek, c'est un gars qui se la joue, à tort ou à raison.
  • Drache (nationale) : en Belgique, on aime tellement la pluie qu'on lui donne d'autres noms. La drache nationale (ou drache tout court, ou le verbe "dracher" dans "alleï, mais ça drache ici!"), c'est la pluie belge : drue, glaciale, droite et très mouillée.
  • Feu ouvert (un) : jusqu'à aujourd'hui, j'ignorais complètement que c'était un belgicisme. C'est un autre mot pour la cheminée du salon, celle sur laquelle on pose la boule Manneken-Pis sous la neige et l'authentique parchemin egyptien que l'oncle André a rapporté de son dernier voyage. Enfin soit, le feu ouvert, c'est là où ça crépite.
  • Frisko (un) : c'est un peu le Sopalin du belge. Dérivé d'une marque, c'est l'extension utilisée pour désigner ce tas de glace vanille enrobé de chocolat et fiché sur une pique en bois. Voyez? Je n'arrive même pas à trouver un autre mot. Le Sopalin, c'est bien dérivé d'une marque aussi non? Ben voilà, les humains sont tous frères.
  • Frotteur (un) : la corvée quand on est un adolescent belge qui s'en fout de tout, c'est de passer le frotteur au tableau. Le frotteur étant l'espèce de brosse qui ne fait qu'étaler la craie parce qu'effacer la craie, c'est le boulot de l'éponge et le nom d'une autre corvée. Et on frotte, on frotte, on frotte en bougonnant.
  • Logopède (un ou une, pas de sexisme!) : comme pour le feu ouvert, j'hallucine d'apprendre que ce n'est pas un mot du Larousse. Le logopède, c'est celui qui a étudié la logopédie (du grec logos + pedistruc, donc langue + apprendre, étudier, monsieur-qui-sait, tout ça tout ça). C'est le métier de ma tante, elle s'occupe d'enfants qui ont des défauts langagiers. Je trouvais que c'était un très beau métier, moi. Paraît que ça se dit "orthophoniste" dans l'hexagone. Ca sonne déjà moins savant.
    Manique (une)
  • : encore un de ces mots que je vais devoir expliquer en petit nègre. C'est le machinbiduletruc en tissu rembourré qui sert à retirer les plats du four sans se brûler. Toi comprendre? Une manique, quoi. Logique.
  • Panade (une) : ma grand-mère m'en faisait plein quand j'étais gamine! Même que c'est grâce à ça que je suis devenue si intelligente! La panade de mamy: jus d'orange pressé, banane écrasée, sucre et betterfood (une sorte de biscuits pour bébés qu'ils sucent au lieu de croquer, sais pas si ça existe encore). Quand j'aurai plus de dents, je demanderai qu'on m'en refasse. En gros, c'est une purée sucrée (j'ai jamais entendu parler d'une version salée) pour les bébés et les très vieux.
    Sacoche (une)
  • : oui, ça existe aussi de l'autre côté de la frontière. Mais on ne parle pas tout à fait de la même chose. Une sacoche pour un belge, c'est un sujet de gérontologie: on appelle ainsi l'inséparable fourre-tout géant de bonne-maman, souvent en cuir et souvent daté de la guerre de '40-'45. Bref, si un jour mon cher et tendre me balance un désinvolte "Prends ta sacoche, on va au ciné"... je lui demanderai gentiment de me payer un Vuitton puisqu'il trouve mon sac-à-main si vieillot.

  • # posted by Nocturnal Azure @ 5:50 PM

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