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And She Said...

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    This is my publico-private garden of lunatic thoughts. If you don't like the fragrance, please reset.


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25 janvier 2005


The Goldfish Memories

... ou quand Noctie va nourrir les poissons d'une amie en vacances.
Bon alors, c'était le troisième ou le quatrième? Je me souviens jamais. Bon, on va taper le quatrième, si jamais c'est pas le bon, ce sera plus facile de descendre les escaliers que de les monter.
Fière de mon élan soudain d'intelligence, je perds mon sourire dès que l'ascenceur démarre.
Je crois bien que c'était le troisième en fin de compte... Quasi sûre. Tant pis.
Je jette un coup d'oeil désabusé au pallier du quatrième, mais le signe distinctif du pallier de mon amie me darde de ses rayons en pleine poire: un paillasson garni d'un motif d'astre solaire souriant. Bienvenue.
Comme c'est étrange d'entrer chez quelqu'un d'absent! Bon euh, c'est où l'interrupteur?
Yargl!
DEUX aquariums!!? Mais la dernière fois, y'en avait qu'un...! Ils se reproduisent ou ne peuvent pas se supporter? Et vaut peut-être mieux vérifier aussi s'il n'y a pas de poisson flottant sur le ventre. On sait jamais. Et visiblement non.
Voyons voir le mot laissé sur la table, soit "comment nourrir des poissons rouges".
Blabla ou bien une pincée de flocons du pot rouge blabla ou bien appuyer deux fois sur le pot noir.
Bon.
Bien bien.
...
Bonjour toi. *silence embarassé*
Euh, tu veux le rouge ou le noir?
Bon, vu que t'es rouge, je prends le pot assorti.
Une pincée, donc. *schliff schliff* Ca fait pas grand chose, ça... Et puis, pourquoi tu te précipites pas sur ta bouffe, comme tous les poissons du monde? (NDR: cet article est rédigé par une personne ne s'étant jamais posé la question de savoir ce que mangeaient les poissons rouges).
Bon tiens, voilà du rab, c'est le dessert. De la tarte aux pommes.
Alors, pour l'autre bocal, ce sera donc le pot noir, faut varier les plaisirs. *clac clac* C'est marrant, c'est comme les paquets de Frisk. Y'a vraiment quelque chose qui est tombé, là? *clac*? *clac*? Je reste sceptique sur le coup. Je vois rien qui flotte, moi. Ceci dit, on voit pas très bien. En plus, ils sont deux. Merde alors, ils vont s'entrebouffer s'ils ont rien dans le coco. Bon, ils auront des corn flakes du pot rouge aussi, tiens. *schliff schliff*
Voilà.
Pas d'indigestion, hein?

Outre ces merveilleuses et palpitantes aventures exotiques (on parle quand même de poissons rouges), ma proprio (âgée de plus de 55 ans) est partie en Argentine. Elle adore l'Amérique latine.
Moi: "Au moins là-bas, il fera meilleur qu'ici!"
Elle: (air extatique) "35 degrés!"
C'est ça, fais ta maligne.

Et si vous vouliez des nouvelles de ma personne, sachez que je trouve inadmissible qu'on oublie les gens qui s'occupent de l'envoi du courrier dans les entreprises. Une enveloppe, c'est si vite déchiré, ça valse à la poubelle. Et pourtant... Un si bel ouvrage qu'une pauvre jeune femme (comme moi, comme vous peut-être) a mis tant d'ardeur à réaliser... Le soin avec lequel elle a inséré les feuilles qui vous étaient destinées, la détermination de son regard alors qu'elle a gracieusement enrobé l'enveloppe de scotch, l'application avec laquelle elle a collé l'adresse et la vignette d'affranchissement, le perfectionnisme à l'extrême lorsqu'elle a accompagné votre pli jusqu'au sac de La Poste. Une vraie conscience professionelle, quoi. Surtout si on multiplie votre misérable enveloppe par mille. Elle insère, colle, enrobe et accompagne à s'en déchirer les mains, vous rendez-vous seulement compte de ce simple fait? Y pensez-vous quand vous jetez votre enveloppe dans la corbeille à papier? Toutes les enveloppes du monde devraient avoir leur sépulture.


# posted by Nocturnal Azure @ 6:50 PM

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07 janvier 2005


"J'en veux pas"

Cette phrase a toujours été pour moi le summum de la douleur concentrée. J'entends par là que j'éprouve une compassion sans nom envers la cible de ces trois syllabes, quelle qu'elle soit. Je me refuse d'ailleurs à prononcer ces mots. Sitôt passé le pallier de ma bouche, je les regrette déjà, envahie que je suis de cette profonde commisération en vertu de laquelle je recherche aussitôt une paraphrase: "Non, enfin, c'est pas exactement ce que je veux dire...".
Dès l'enfance, ma grand-mère faisait honteusement jouer ma corde sensible pour que je termine mon assiette: "Regarde les pauvres petits morceaux de viande, comme ils pleurent que tu n'en veuilles pas!". Et moi, prise d'une incommensurable pitié pour les malheureux bouts de bidoche rejetés, j'avalais les restes pour qu'ils ne soient plus seuls, pour qu'ils arrêtent de me regarder avec de grands yeux larmoyants.
"J'en veux pas" ou le rejet condensé.


# posted by Nocturnal Azure @ 11:56 AM

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03 janvier 2005


Distinguished Aliases

Avouez que chaque fois que je lance une recherche sur mon nick, on tombe dans le poétique, avec une préférence pour la France (tout moi ça):

Femmes damnés (À la pâle clarté) by Charles Baudelaire... Turn, turn, that I may see their starry lights, Your eyes of azure; turn. ... "But onewhom from some grim nocturnal feast Returns at dawn feels less disquieted.
Anna de Noailles. Les Vivants et les Morts. 1913.... as a too-heavy wave, But the weight of time and azure bends her down ... And I heardnothing but this nocturnal laughter, Stronger than the fragrances from honeyed
Baudelaire, "La Muse vénale"... your marbled shoulders In the nocturnal beams that pierce your shutters? With yourpurse as empty as your belly, Will you harvest gold in the azure vaults?
Le travail du peintre - Poulenc... lemon with shapeless egg-white, coat this egg-white in a supple and fine azure. ... andempty glass on an acre of rich earth of white canvas of nocturnal air table
Lesbians - Baudelaire (Les Fleurs Du Mal)... Turn, turn, that I may see their starry lights, Your eyes of azure; turn. ... "But onewho from some grim nocturnal feast Returns at dawn feels less disquieted.


# posted by Nocturnal Azure @ 10:02 PM

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02 janvier 2005


Le téléphone

"- Tu n'es pas là et nous sommes ensemble!
- Nous sommes ensemble mais tu n'es pas là."

(Daniel Pennac)


Oh my, such a warm winter night!

Pendant les fêtes, on s'échange les microbes comme on s'échange les cadeaux. Et as usual, j'ai chopé une crève quelconque, évolutive, qui se déplace de la gorge au nez en passant par le reste du corps.
Et il paraîtrait que c'est aussi dans mes habitudes de me taper une déprime à chaque début d'année. Rien de répréhensible en soi, puisqu'on se sent un peu obligé de faire des projets pour l'embryon de cycle qui commence tout en récapitulant le cycle qui se meurt. Pour les pessimistes dans mon genre, ces activités cérébrales sont une occasion en or pour y exercer mes tendances: on ne retient du passé que ce qui n'a pas été histoire de se créer un futur peu rassurant. Ca passera.

Et chaque fois que tu pars, c'est un petit bout de moi que tu emportes, ce petit quelque chose qui éclaire ma tête et qui, en disparaissant, laisse mon âme dériver au gré du vague.



# posted by Nocturnal Azure @ 11:29 AM

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