So I guess the fortune teller's right (Natalie Imbruglia)
Votre dévouée s'est rendue auprès du gourou
Skippy pour les prévisions de l'année à venir. Malheureusement, notre Skippy, déporté en droite ligne du Kazhakstan, ne comprend pas encore bien le français et semble avoir compris "l'année a venu", soit l'année écoulée.
Voici donc ce qu'il m'a dit, je vous traduis ses divinations du kazhak:
"Vous revenez de loin en
janvier, d'une autre dimension, d'un monde parallèle peut-être. Vous prenez le temps de savourer le début de l'année au coeur de votre ville natale, malgré l'étrangeté de la situation: danser sur YMCA entre un clochard et une hystérique dans une odeur de pitta ne fait pas partie de vos habitudes. Janvier marquera le retour d'un bon vieux sentiment, 2002 s'étant achevée sur le dégobi du gâchis. Un mois sabbatique, passé à renouer un lien profond avec vos racines perdues.
Février, le mois des confettis multicolores dansant dans l'espace sans que l'oeil ne puisse les suivre, vous laissera la même impression de flou artistique, de vagabondage du coeur, de grand n'importe quoi carnavalesque. Tout ce que vous aviez cru pouvoir retrouver de votre passé ne s'est avéré qu'une grande masquerade. Finalement, c'est une leçon de vie: on ne cherche pas à faire reculer les roues du temps. Une fenêtre s'ouvre dans votre esprit. Elle donnait sur une pièce fermée depuis longtemps et la brise de
mars aura tôt fait de dissiper la poussière qui l'encombrait. Une page se tourne, un autre chapitre peut alors débuter.
Alors que vous vous laissiez porter par l'existence, un monde drôle et amer s'offre à vous. Malgré tout, le vent continue de souffler et vous lui donnez carte blanche. Il sera votre guide en ce mois.
Avril voit alors la matérialisation de tout ce dont vous avez toujours rêvé. Il s'avère pourtant que vous êtes incapable de maîtriser vos pulsions et qu'au prix de la quantité, vous manquez perdre la qualité. Ayant toujours confondu les deux, vous vous faites peur. Vous vous retranchez dans une bulle, de sorte que peu de souvenirs vous restent de
mai. Un mois studieux, peuplé de questions célibataires. Juste le temps d'un dernier baiser au passé.
Le mois de
juin, ponctué d'examens comme autant de virgules dans une phrase, attend son point final lors de la proclamation des résultats. Lassée de vous-même, convaincue de votre retard, assaillie de doutes et de regrets, vous n'aspirez plus qu'à une réussite au ras des pâquerettes. Mais une moyenne plus que satisfaisante viendra clôturer le cinquième cycle scolaire de votre existence. Un peu rassérénée, vous entamez le mois de
juillet pleine de bonnes résolutions d'ardeur au travail et de visites culturelles. La première résolution est vite oubliée. L'ambiance mitigée de vos trois jours de vacances vous fait hésiter quant à la marche à suivre, vous êtes intriguée. Vous finissez de vous distraire totalement de votre travail avec l'ouverture de ce blog même, vers la fin du mois. Si vous travailliez avec aisance les premières semaines, vous ne pouvez résister à la tentation de profiter des beaux jours malgré la culpabilité engendrée, et la canicule du mois d'
août n'est que prétexte supplémentaire pour abandonner votre devoir. A noter la densité très élevée de français au km² sur le territoire belge. Sans doute à la recherche d'un peu de fraîcheur dans le nord.
Le huitième mois vous force également à vous repositionner. La bonne distance n'est pas toujours facile à trouver. Après avoir sillonné la Belgique de De Haan à Liège en roulant exclusivement à droite, puis après avoir maudit les contrôleurs de train sur cent générations, vous faites le constat suivant: il faut que vous travaillez.
Espérant vous rattraper pendant le mois de
septembre, ce foutu mois de septembre, vous alternez pauses et dur labeur. Peine perdue. La question de l'avenir frappe de plus belle à votre porte et vous ne pouvez l'ignorer. Vous retournez complètement votre veste, passant de la pédagogie à l'étude du sanskrit. Perdue dans les locaux inconnus d'un asile dont vous ne soupçonniez pas l'existence, vous vous voyez dans l'obligation de confier désormais votre futur entre les mains d'un sanskritiste illuminé, d'un théologien sénile et d'un historien digressif. L'intrigue dont vous êtes la victime depuis juillet se resserre autour de vous, mais vous niez sa présence.
Le mois d'
octobre est alors celui de l'inondation. A la fois paniqué et fasciné par ce passage du noir au blanc, votre coeur est pris d'assaut par des questions d'une précision infaillible mais vous refusez d'en connaître les réponses. Jusqu'au moment où vous êtes mise au pied du mur. Votre bateau est balloté par des flots de sentiments, mélange étrange de bonheur et de malheur, mais... you won't go down with this ship (*sic*). Une ZX grise rentre dans votre vie à 160 à l'heure.
Novembre vous marquera de son sceau, comme chaque année. Cependant, cinq points de lumière confèreront à la lumière de novembre un ton particulier, plus chaleureux et coloré qu'à l'accoutumée. Même les cours de sanskrit ne peuvent vous abattre. Après tout, vous ETES gothique, vous ETES Nana Osaki. Votre coeur plus léger reste désormais accroché à un siège de Thalys.
Les fêtes se rapprochent,
décembre apporte son lot de grippe, de cadeaux qui ne marchent pas et de neige qui fond tout de suite. Vous reprenez le travail avec acharnement, mais tous vos efforts pour rendre à temps 2 ans et demi de recherche se verront dédoublés lorsqu'il vous est annoncé que vous avez six jours de rab. Six jours, c'est important, c'est assez pour mener une guerre. Petit soldat de l'Orient (*sic* aussi), vous mettez les bouchées doubles pour enfin en finir avec ce tas de papier. Vous accouchez d'un joli garçon d'environ 90 pages. L'année se termine sur votre convalescence d'un virus grippal.
Doit-on y voir un heureux présage?"
Skippy boit un peu de thé pour se rafraîchir la bouche, et termine alors son discours en vous transmettant ses meilleurs voeux pour 2004. Se levant lentement, il plisse son manteau en peau de souris et retourne fumer du schtroumpf. Emerveillée, je le suis des yeux.
# posted by
Nocturnal Azure @
11:29 AM
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