Si je dois tomber de haut, que ma chute soit lente (Mylène Farmer)
Le froid était mordant ce matin. Les atomes gelés de l'air se faufilaient entre les mailles de mon pull et me hérissaient la peau. Ma brume était revenue, uniquement dans ma tête cette fois, car le ciel aujourd'hui avait choisi ses couleurs: un bleu glacial et infini.
Quand on monte trop haut sur une échelle, il faut éviter de regarder en bas. Tout le monde le sait. Sinon on est pris de vertige à l'idée de penser qu'on pourrait tomber d'une telle altitude.
Quel que que soit ce qu'on construit, quel que soit le béton utilisé, la précision des plans, l'exactitude des calculs, l'ardeur de chaque ouvrier... une secousse sismique (sismique?) de moins de 10 secondes peut mettre en ruine tout le travail accompli.
Je n'avais jamais remarqué. Le soleil dans les cheveux leur donne à chacun un arc-en-ciel. Une infinité de petits arcs-en-ciel sur la tête. C'est fou comme un rien embellit.
J'ai parfois l'impression qu'on a créé le monde pour moi. Pour voir comment je m'en tire. Que chaque passant, chaque oiseau, chaque dalle n'est pas là par hasard. Que c'est un décor, une reconstitution pour les besoins d'un film. La vie en devient un écran qui défile.
Et puis je vois mon reflet dans la vitre et tout devient réel.
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Nocturnal Azure @
7:32 PM
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