03 septembre 2003
I woke up between dawn and night
"D’abord c’est juste un bourdonnement. Mon cœur se réveille et je le trompe pour le rassurer : c’était une voiture, un avion, voire le fruit de mon imagination. Alors que le bourdonnement devient régulier, je ne parviens plus a calmer les battements de mon cœur et je me prépare. Mes yeux s’ouvrent, mes oreilles se tendent, je bois un peu d’eau. Je me rends compte que j’ai chaud. Le bruit recommence, cette fois plus proche. Et je suis pétrifiée, mes sens en éveil, alors que l’inévitable évidence me frappe. L’esprit encore embrumé de fatigue, j’écoute… Ces tremblements me semblent remuer la terre elle-même. L’air électrifié, lourd, étouffant, résonne de la même façon que mon coeur dans ma poitrine, mon corps tendu brûlant sous les couvertures. Ces dernières me paraissant mon seul abri, je m’y blottis tout en pestant contre la chaleur. J’attends la déflagration qui fera bondir mon cœur… Les tremblements deviennent grondements, comme le grognement d’un fauve. Dans l’obscurité, j’attends son attaque finale . A l’extérieur, le fauve déchaîne les éléments. Terrorisée, je parviens à sortir de ma torpeur pour aller chercher le seul instrument qui pourrait m’aider : mon walkman. La musique emplit aussitôt ma tête, empêchant le fauve de m’atteindre. Non, peut-être que cette fois, il repartira bredouille. D’habitude, l’angoisse montant, je reste immobile et au moment où l’explosion se fait entendre, mon cœur frémit sous l’impact, je me replie sous moi-même, instinctivement, comme un insecte écrasé. Et je reste là, tremblante, étouffant sous ces couvertures qui n’ont pas pu m’abriter, bouchant mes oreilles pour me prémunir d’une éventuelle seconde attaque. Le fauve repu, m’ayant vidé de ma force et de mon sang, s’éloigne alors. Mais cette fois, parmi les battements rythmés de la musique, je perçois soudain une vibration dans l’air. Et je comprends alors que cette nuit, j’ai vaincu le prédateur. Il devra s’éloigner et trouver une autre proie. Toutefois, je sais d’expérience qu’il lui est arrivé de revenir pour m’arracher les derniers lambeaux de mon âme. En effet, les grondements se font toujours entendre, même s’ils semblent moins proches à présent. Il est toujours dans les parages, l’air est rempli de sa présence. Et le monstre frappe : un craquement surpassant la musique me remplit d’effroi et laisse mon cœur pantelant. Je monte le volume, consciente qu’il est déjà trop tard et il frappe une deuxième fois. Je presse les écouteurs contre mes oreilles comme si je voulais les enfoncer dans ma tête pour de bon. Il a réussi à déchirer l’air, la musique et mon cœur… Mais comment les gens font-ils pour survivre à un orage… ?"
23/6/2003, 3h du matin.# posted by
Nocturnal Azure @ 6:41 PM
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