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And She Said...

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24 juillet 2003


No bangs, no yells, merely the sea

Je ne pouvais pas revenir de la mer sans avoir connu d'expérience. Que les esprits vicieux se calment tout de suite: je ne parle pas de ce genre d'expérience. Il se trouve qu'à chaque fois que je vois la mer, peut-être à cause de son côté "source-de-tout", je me plonge dans une séance d'introspection au moins aussi profonde que l'étendue que j'observe. Bien entendu, l'expérience est d'autant plus forte si je vais seule à la rencontre de la mère-mer. Cette fois était de celles-là.

D'abord c'est le sable. Je le traverse tête baissée, comme un géant écrasant les dunes d'un minuscule désert, le regardant changer de consistance. Bon, j'avoue, c'est un leurre pour éviter d'avoir dans mon champ de vision les pathétiques touristes en maillot bariolé. A noter qu'il vaut de toute façon mieux regarder où l'on marche pour ne pas mettre le pied sur une méduse échouée.
J'aime le bruit des vagues mais je déteste les cris des gamins surexcités. Pour les empêcher de m'atteindre dans mon petit monde, j'ai recours à l'instrument universel de parade contre tout intrus, j'ai nommé: le discman. Les écouteurs vissés aux oreilles (Miam Monster Miam, "I Call Your Name". Certaines musiques ne vont pas du tout avec la mer, j'ai mis cinq bonnes minutes avant de me décider pour celle-là), je contemple la flotte. Je me mets à parier avec les vagues. Laissant mes pieds s'enfoncer dans le sable mouvant, j'étudie leur formation. Quand j'en vois une qui me paraît suffisamment grosse pour s'échouer loin sur le rivage, je pose la mise: "Si elle me touche, ma vie sera meilleure". Mais malheureusement, la vague avait décidé de confirmer que je n'étais pas faite pour le bonheur et meurt sans me toucher, par esprit de contradiction (oui, je ne suis pas faite pour le bonheur, un test de Femmes d'Aujourd'hui me l'a révélé). Je déglue mes pieds du sable afin de m'avancer un peu dans l'espoir de réussir au moins un deuxième pari peut-être moins ambitieux. Pas de bol, dans ma foulée, mon discman saute, la musique et la magie s'arrêtent, retour aux cris des mioches en délire. Vaut mieux pas tricher avec les vagues. Et faudrait vraiment que je me rachète un nouveau discman.
Ce genre de situation grotesque ne serait pas arrivé si j'avais eu quelqu'un auprès de moi. Quelqu'un qui aurait fait disparaître les décibels. Quelqu'un à qui j'aurais pu dire "Regarde!" en pointant l'horizon. Lorsque j'ai relevé la tête après mon pari avec les vagues, j'ai à nouveau découvert que j'étais seule. Autour de moi, rien que de l'oxygène, de l'hydrogène et sans doute beaucoup d'iode. Désir basique de ne pas laisser la solitude avoir le dessus, mais ô combien inassouvi.

Comment un micro-évènement peut-il me lancer dans des réflexions aussi poussées? Je ne parle même pas des vagues, des touristes et du discman, de façon générale, une connerie peut mettre en branle toutes mes neurones en moins d'une nanoseconde. Ma paranoïa, mon imagination débordante et mon côté analyste m'auront propulsée au-delà de Pluton bien avant que l'homme n'ait trouvé le moyen d'y arriver, à l'issue de calculs compliqués.
Au fond, mes trips délirants (ou mes délires trippants, je ne sais comment le dire) ne sont pas toujours négatifs. Ils peuvent traduire un besoin de rêves, une sorte de recherche de satisfaction, une catharsis en d'autres mots. La tête dans les nuages, mais les deux pieds sur terre, voilà une façon bien agréable de vivre.
Sauf si nos pieds s'enfoncent dans le marécage terrestre et que les vagues ondulantes du bonheur refusent obstinément de nous atteindre.

# posted by Nocturnal Azure @ 12:31 PM

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